C'est quoi, être pauvre?

Pour moi, ce n'est pas devoir me priver d'une télé écran plat coins carrés (n'ayant pas de télé, que ferais-je d'un tel écran?), ni de belles fringues et me saper chez Emmaus, ni renoncer à tous ces bidules et gadgets à la mode qui tombent très vite en panne.

Jusque là, pouvant payer mon loyer, mes charges, ma place au ciné et les études de mes enfants, je ne m'étais jamais sentie pauvre.

ça m'est tombé dessus un matin. Le matin, où, dans la file d'inscription d'un grand lycée toulousain, j'ai dû renoncer à l'affectation de ma fille dans la classe de son choix, faute de place pour elle à l'internat.

Ce matin là, oui, je me suis sentie pauvre. J'ai pensé à toutes mes collègues, qui malgré des payes pas extraordinaire, mais quand même du double de la mienne, arrivent à loger leurs enfants en ville.

Et pourtant, j'ai fait autant d'études que les autres, je fais un travail aussi utile que les autres, je suis juste un peu rebelle au système et à tout ce qui enferme dans des règles compliquées, tout ce qui entrave la liberté de bouger (alors que je ne bouge jamais) et de penser.

Voilà, ce lundi matin, m'est venue une grande colère, non pas devant la vitrine d'un marchand de téléphones, de fringues ou de voitures, mais au moment de signer un papier renonçant à la place de ma gamine dans ce lycée préparant aux métiers de saltimbanque et d'intermittent...

J'suis pauvre ma fille, toi tu as bien travaillé, tu méritais de faire l'option de ton choix, mais moi, ta mère, n'ai pas les moyens de te payer un hébergement en ville, t'es pauvre ma fille, apprends bien vite qu'il ne suffit pas d'être travailleuse et courageuse, il faut aussi être friquée...

4 juillet 2014

Allez, courage Coline!! Dans un an tu leur écriras l'hymne du lycée sur l'air de Lambé an dro!!!! ;-)