Mais qu'ont-elles donc toutes?

à vouloir qu'un prince charmant débarque dans leur vie?

Pourquoi se contenter d'un prince?

Non!

Moi je suis une Reine, et je veux un Roi...!!

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Derrière chez moi y'a un étang,

trois canards s'y vont baignant,

mais non, ils ne sont pas blancs comme des cygnes,

ils sont marron et verts, comme tous les colverts.

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L'un d'eux est particulièrement curieux, voyageur,

il ne peut se résoudre à se restreindre aux limites des abords de l'étendue d'eau,

il a la bougeotte!

Il traverse la route, et divague le long des trottoirs de la Cité.

A tel point, que la propriétaire de l'étang lui a mis un collier,

oui, comme à un petit chien fugueur, avec son nom, et son adresse,

pour qu'on puisse le lui rapporter.

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C'est ce canard que mes enfants m'apportèrent donc un jour,

il était en piteux état, tout un flanc bouffé, ensanglanté, par dessous l'aile il perd le sang.

Les enfants déchiffrèrent la médaille du collier et me dirent "il faut le rapporter là bas, maman!".

Oui, mais c'était compter sans mes accès de timidité, me rendre là bas, chez cette femme que je ne connaissais pas, que je trouvais hautaine, car riche au point de posséder terrain et plan d'eau, était bien au dessus de mes forces.

Je pris alors le pauvre canard mal en point, et le remis à la rue : quelqu'un d'autre que moi, plus sociable, moins timide, se chargerait bien de le ramener chez lui.

Le canard à peine remis en liberté, v'la-t'y pas qu'un chat se jette sur lui, l'assaille et continue de lui bouffer les entrailles.

Prise de pitié, je mets le chat furieux en fuite et reprends le canard dans mes bras.

Bon, puisque le destin insiste et semble ne pas me donner le choix, j'y vais, chez la châtelaine...

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Je n'ai même pas eu à me donner cette peine jusqu'au bout, en chemin, venant vers moi, je croise la propriétaire de l'animal, je le lui montre et le tends vers elle afin qu'elle s'en saisisse.

C'est l'instant que l'infortuné palmipède choisit pour mourir et se métamorphoser...

Car à l'instant de son trépas, arrive au bout du sentier, le plus beau Roi que la Terre eut jamais porté!

Et oui, point besoin, princesses, de passer votre temps à embrasser d'immondes et gluants crapauds!

ça marche aussi avec les canards!!

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Me voilà donc Reine, ayant un Roi, logique!

Nous sommes Roi et Reine de notre royaume. Un royaume immense, un château magnifique, entouré de forêts de grands arbres. Un domaine à faire pâlir de jalousie la maîtresse du défunt anatidé avec son manoir et sa mare!

Nous sommes Roi et Reine, notre royaume n'est que bonheur, harmonie et félicité, mais nous n'en sommes pour autant pas devenus dédaigneux. Ainsi, nous ne faisons pas la tête aux Princes et Princesses de passage. Il peut arriver qu'un Prince demande au château l'hospitalité, ou une Princesse; nous ne leur envoyons pas nos chiens de garde.

J'aime partir le temps d'une balade avec un beau prince, sur son cheval (blanc il va de soi), son scooter ou dans sa clio, visiter avec lui un recoin inconnu de mon si vaste royaume, et revenir ensuite au château auprès de mon Roi. Il fait de même lorsqu'une Princesse, pas forcément en détresse, traîne dans les parages.

Notre solide royaume n'est nullement menacé par ces visiteurs.

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Derrière chez moi y'a un étang, trois canards s'y vont baignant, et moi, Reine Renarde, à ma fenêtre, je rêve, dans la réalité, je voudrai juste qu'on m'apprivoise...

(écouter la chanson en suivant).

03/01/2016

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