Mais quelle rage les anime encore , alors que la conscience de la plupart des hommes s'endort ?  Quelle flamme persiste à brûler dans leurs yeux , quand souffle un vent de fatalisme ?

Où trouvent ils la force de battre ainsi le pavé interminablement, quand tout paraît joué d'avance ? Pourquoi  lutter sans répit contre le feu nourri des attaques libérales, l'ennemi est si fort ?

Épuisés, nulle fatigue ne les atteint plus, aucun virus ne résiste à leur fièvre.

Certains , dans leur désir de fuir cette vie où l'humain n'a plus de place, se jettent à corps perdu  dans l'action, et y consument jusqu'au bout  leurs forces vitales. D'autres y brûlent leur révolte , afin de résister à la tentation de la violence.

Mais tous, face à l'inertie de leurs contemporains,  se veulent étincelles, expliquant patiemment à chaque passant les pièges qu'on nous prépare.

Ils espèrent mettre le feu aux poudres avant qu'il ne soit trop tard, refusant d'attendre bras croisés, un hypothétique grand soir.

Ils rêvent d'enflammer les consciences, de redonner  dignité à leurs frères et chaleur à la société.

Sous les braises encore rouges des anciennes luttes  perdues, couvent leurs  cris  de refus.

Ils veulent croire, contre tout espoir, qu'un jour une légère brise ou , s'il le faut vraiment , un ouragan,  attisera le feu qui faiblit .

 Voilà pourquoi  ils ont tant à coeur  de ne jamais le  laisser mourir .

  

15 janvier 2004

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