Le dernier de novembre

 

Allez... le dernier de l'année, avant que change de lune le calendrier, que le ciel s'illumine d'étoiles, divines aux yeux des uns, lucratives pour les autres, mais qui feront briller ceux des enfants; une dernière fois poser des mots sur les tombes. D'autres y mettent bien des fleurs.

 

Que j'arpente le cimetière-ville, dont Armando nous offrit ses regards épars, ou le plus humble qui soit, au bout de mon jardin secret, ou bien encore les tombeaux muets de St Just; nul risque que je m'égare.

 

Ma pensée docile, suit ses chemins concrets et cesse de poursuivre ses rêves indiscrets. Devant une simple pierre, sans gravure ni fleur, je m'arrête.

 

Ne vous inquiétez pas de voir une larme couler. N'est il point normal lors d'un enterrement de pleurer? J'enterre un désir, quoi de pire direz-vous. Allons, il faut se ressaisir, si je le porte en terre, c'est pour qu'il puisse fleurir!

 

Pour qu'explose en nous la sève de mon rêve contenu, qu'elle nous mène sans trêve vers l'inconnu d'une flamme dévorante, d'une passion vibrante, que sa force vivante se tende d'autres désirs, peut-être moins sages, j'irai cueillir à ses rameaux qui pointent vers le ciel, jeporterai sa fleur, comme médaille de défi, au premier bouton de mon corsage, et marcherai vers mon aimé.

 

Des deuils de novembre aux étoiles de décembre, nous baladera la lune, complice fraternelle, fredonnant la comptine des amours éternelles, devant les tombes nues des rêves retenus.

 

30/11/2009

 

*les photos d'Armando prises au Père Lachaise sont là: http://dubleudansmesnuages.com/?cat=6

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