Métamorphose 1

 

J'aimerais savoir vous dessiner ce corps hier si fier, élancé sur la pente fragile du bonheur.Je ne saurai que l' écrire, en un cri désespéré de rencontrer un quelconque écho à sa douleur.

 

Il était grand, droit et tonique. Il défiait les difficultés d'un regard serein, savait qui il était et ce qu'il voulait. Il s'est replié sur l'attente des matins désertiques, s'est recroquevillé sur le manque de moments partagés. Serrer ses genoux dans ses bras, pour se donner l'illusion d'un autre corps à serrer contre soi.

 

Il donnait sans compter: son amour, sa confiance, ses rêves, son temps. Il s'est vidé de sa substance, devenant aussi vide que l'absence. Poser sa tête sur ses genoux, pour garder au creux de soi un peu de chaleur.

 

Il se perdait à tant aimer: sa patience offerte au delà des limites de l'abandon. A être si léger il a su disparaître. A force d'être sans droit, il apprit à ne plus être. Se rouler en boule contre l'adversité, pour refuser hier et ignorer demain, se centrer sur l'instant comme l'enfant à naître.

 

 

J'aimerais vous dessiner cette larme dorée, qui coule lentement sa dernière douleur sur un visage éprouvé. Saurai-je vous décrire cet ultime sursaut d'espoir qu'est la goutte d'eau irisée du désir de vivre? N'être plus qu'une larme quand on ne veut plus souffrir, pour retrouver bientôt le chemin du sourire.

 

19 janvier 2008.

 

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